Gourmandise

La montagne s’élève devant moi et semble toucher le ciel par sa hauteur impressionnante. Il faut être fou pour vouloir la gravir entièrement. Ce n’est d’ailleurs pas mon intention. J’ai entendu parlé de baies, apparemment délicieuses bordant cette montagne. C’est seulement pour cela que je monte. Je sais également que je me trouve sur la terre d’une meute et je ne peux m’empêcher de songer que ces terres auraient pu être miennes. Je secoue la tête, agacée par ce genre de pensées. Je marche tout en appréciant le chant reposant et agréable des oiseaux présents dans les arbres, qui semblent accompagner mes pas. C’est rassurant d’un coté, de me dire que où que j’aille je ne serais pas vraiment seule, ces animaux à plumes étant toujours présents quelque part, mais d’un autre coté, c’est ridicule, ce ne sont que des oiseaux, qui peuvent même devenir des proies dans certaines occasions. D’ailleurs, l’un d’eux s’envole bruyamment. Mes yeux bleus le suivent dans le ciel grisâtre, jusqu’à ce qu’il disparaisse derrière les épais nuages.

Je sens l’odeur fruitée des baies. On ne m’a pas mentie, elles sont vraiment partout. Je ne sais pas où commencer mais la gourmandise me pousse vers le buisson le plus fourni. J’attrape une baie et savoure son goût exquis en fermant les yeux. J’ai bien fait d’être venue jusqu’ici, au risque de tomber sur un loup protecteur de son territoire. Je sais que si une bataille se déclanche, je n’aurais pas la force de lutter trop longtemps. Je n’aime pas me sentir si faible, mais l’hiver est rude. Je n’attends pas et englouti toutes les baies autours de moi. Mon museau rougit par le jus des fruits mais je n’y fais pas attention. Je m’empresse de manger, de crainte que quelqu’un ne surgisse et m’interrompe. C’est une habitude que je traîne depuis des années. Se dépêcher de manger avant qu’on ne vous vole votre nourriture. La vie de solitaire n’est pas de tout repos ni tranquille, croyez-moi. De temps à autre, je jette un coup d’œil derrière moi. Je suis en terre ennemie, les loups vivants ici ont le droit de me tuer.

Tu es chez moi. Tu vires. Tel était le prix à payer dès qu'un intrus approchait le territoire de Daemon. Son regard pénétra les allées retours de sa grotte. Les rayons du soleil venaient percer l'obscurité de la tanière du mâle. Il se leva, un grondement roque qui s'échappa de sa gueule. Son regard océan venu se placer sur le surface de la grotte. Il sortit et se mit à trottiner sur son territoire, il avait déjà l'idée en tête d'aller embêter quelqu'un. Il s’ennuyait à mourir depuis quelque temps déjà, pas de gens avec qui jouer - Qui voulait dire torturer- et pas d'attraction au sein de sa meute. En même temps, c'était un peu son rôle d'y mettre de l’attraction, mais Daemon restait Daemon, l'attraction c'était aux loups de la créer et pas à lui, car lui, il s'invite, fait un malheur, et repart comme si de rien n'était. Son grand père était le même, tordu, sadique, machiavélique. Mais son grand père, on pouvait simplement le qualifier de machiavélique, aucun autre mot aurait pu lui aller de toute façon. Mais il avait su trouver en Daemon la capacité de gouverner comme lui, il savait que Daemon serait un dominant sans coeur, et il avait eu raison. Mais faire confiance à Daemon s’avère difficile et pas simple, il faudrait carrément être fou pour lui faire confiance, car ces actes sont impardonnable. Enfin bref, le mâle de couleur noir s’avançait dans les fourrées, sourire malicieux au lèvre. Qu'est ce qu'il avait pu le faire sourire ainsi ? Ah. " Cher Alpha, pendant que j'effectuais ma ronde matinal, j'ai vu un solitaire trainer dans les parages." avait dit un guerrier pendant le passage de Daemon. Le loup noir, ténébreux, regarda son guérrier avec un regard approbateur. " Je vais virer cette ... Chose" grogna t-il.Vous ai-je parlé de Daemon et sont Admiration pour les solitaires ? Eh beh vous allez comprendre. Son grand père était déjà en désaccord avec ces loups seul, en solitude. Et si il avait enseigné quelque chose à son petite fils, c'était de virer chaque solitaire qui trainais sur son territoire. Du coup, Daemon a une haine exquise envers ces loups. Pouah ! Le dominant leva les yeux au ciels, marchant dans les grandes herbes qui allait jusqu’à son flanc. Il continuait son chemin dans une petite vallée, d’où on pouvais y voir quelque petites collines. Le jeune loup leva les oreilles et avança lentement mais dangereusement sur l'herbe mouillée. Il était à l'écoute des moindres affut, et si un solitaire trainait dans ces environs, il l'entendra. Il continua de ce déplacer sur une démarche assez mesquine et manipulatrice, l'air froid et distant, pourtant, il n'avait qu'une chose en tête. Le solitaire. Il allait goûter aux crocs du loup noir. Il allait comprendre son erreur, il allait comprendre qui était le chef. Un grognement insatisfait s'échappa une nouvelle fois du loup noir. Lorsque enfin, des pas inconnus aux retentit bien loin devant le mâle. Daemon dressa les oreilles et suivit la piste, toujours mécontent. Mais il savait qu'il allait s'amuser, aujourd'hui, il avait décidé d'être chiant et incompréhensif. Il s'avança, d'un pas plutôt amusé et préssé. Il repéra bien au loin le loup blanc, manger SES baies. Oucth. Daemon grogna, retroussant ses crocs. Il dressa alors son échine, et d'un coup venue mordre le flanc du loup blanc avant de se retirer en suite. Son regard de fureur vain alors croiser celui du loup. Daemon claqua la mâchoire dans le vide et fit apparaitre un nouveau grondement. L'avertissement était lançé : Si il déguerpissait pas vite, le loup noir allait pouvoir très vite le réduire en miette. Il se dressa alors dans tout sa splendeur, se faisant plus grand que le loup blanc, et il se mit à mettre des coup de dent ver lui pour le faire reculer. " A trois, tu dégage, ou je me ferait un plaisir de te ramener comme bouffe à mon clan"rétorquat-il. Second grognement, second coup de crocs, second coup de mâchoire.

Je sens son odeur propre à celle de sa meute, je l'entends arriver. J'ai appris à entendre le pas pourtant presque inaudible des loups. C'est une question de survie. De plus, je savais que l'un d'entre eux finirait pas se pointer. Le voilà qui avance furieusement vers moi. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir à quel point il est en colère. C'est toujours pareil avec les loups de meutes, ils ne sont jamais au grand jamais accueillant. Ils défendent leurs terres comme s'il s'agissait d'un membre de leur famille. Je les comprends, dans un sens, ces terres leur appartiennent, mais d'un autre, ne peuvent-ils pas laisser en paix les visiteurs occasionnels ? Je ne suis pas une menace, juste une louve faible et seule. Sachant que l'une des plus grandes et importantes règles que l'on m'a apprise et de ne jamais tourner le dos à son adversaire, je pivote et le regarde droit dans les yeux, affichant une mine déterminée. Détermination qui n'est pas réelle mais je veux lui montrer que, quoi qu'il arrive, je ne me soumettrais jamais à lui. Malgré tout ce qui m'est arrivé dans le passé, je garde en moi une profonde fierté. Le loup est noir, grand, musclé, avec certainement une mentalité et une détermination de fer. L'exemple même d'un guerrier au sein d'une meute. Des machines à tuer ses gens là, sans aucune valeur ni pitié. Sans coeur, sans sentiments. C'est ainsi que je vois l'animal devant moi. Ses yeux bleus expriment une haine immense. Je ne fais pas le poids, mais je ne bouge pas. Je me contente seulement de le fixer sans jamais baisser les yeux. Le loup grogna et commença par donner de coups de crocs. Mon expression neutre ne change pas. Je ne montre rien. Je ne recule même pas, bien que je sache que ce serait la plus sage des solutions.

- A trois, tu dégages, ou je me ferais un plaisir de te ramener comme bouffe à mon clan.

Tellement charmant. Je souris. C'est de la pure provocation. Je sais qu'il est à deux points de me sauter à la gorge et me tuer. Mais rien à faire, je m'entête. Je préfère mourir plutôt qu'éprouver de la honte. Mon silence se prolonge, encore et encore, je ne suis pas décidée à le briser encore. Second coup de crocs dans le vide. J'imagine ses dents tomber une à une à la suite de ce mouvement, ce qui me dit rire intérieurement et me permet de garder le cap. Finalement, je me décide. Il le faut.

« Quant à moi, je me ferais un plaisir d'aller rapporter à ton chef à quel point tu es aussi charmant qu'accueillant. Je suis heureuse de faire ta connaissance, tu me sembles être quelqu'un de très intelligent et cultivé, possédant une grande largesse d'esprit ainsi qu'un vocabulaire impressionnant. Je sais que tu crèves d'envie de me sauter à la gorge, mais saches que s'attaquer à plus faible de soi ne fera pas de toi un loup digne. En effet, ce sont des choses qui ne se font pas, mais tu dois certainement le savoir tant ton éducation sur la vie a du être poussée.  »

Je me prépare mentalement à mourir. Mes paroles sont trop osées, trop ironiques. Il n'attendra pas. C'en est fini de moi, mais je suis contente de ma réplique, contente de ne pas avoir laissé ma peur prendre le dessus.

Un grand sourire d'amusement et de sadisme vain s'installer sur les papilles du mâle. Elle était marrante, la blondie. Ouais, elle avait déjà un surnom, avec Daemon de toute façon c'était sur. Mais bon, elle avait à peine commencée à parler que Daemon souleva les sourcils, fit une grimace et pou terminer en beauté, une mimique. Il était clair que blondie avait à peine ouvert la gueule qu'elle soulait déjà le loup noir. Il s'asseya alors sur son arrière train, la dévisageant de toutes ces belles dents ! Oui, en faite il se foutait de sa gueule. Pour l'instant, il n'avait qu'une envie c'était de fermer sa bouche qui ne racontait que des conneries sur la dignité et bla bla. Bâillement. Il se contenta de hocher la tête quelque fois, juste pour lui faire croire que Daemon l'écoutait. Juste une question, vous avez déjà vu Daemon écouter une inconnu vous ? Du moins, si celle ci n'avait pas fait l'appétit du mâle. Une fois que la louve avait enfin fermer sa bouche, il leva les oreilles et se releva. Il aurait pu dire quoi que se soit, d'un ton hautin et l'aurait cassée en deux minutes. Mais il préférait garder cela pour le dessert. Il émit un grondement, de désaccord. Daemon ? Avoir un chef ? Quelle plaisanterie ! Non franchement, cette petite louve - qui d'ailleurs sur le coup Daemon avait cru que c'était un garçon- ne manquait pas d'humour. Le loup la regarda, de ces yeux bleu océan exquis et inévitable. Vous ai-je déjà parlé de ses yeux ? D'un bleu pur, qui attirait tout le monde, la première chose que l'on remarque chez Daemon. Et la première chose qui attire les filles, aussi. Il plaça alors sont regard sur blondie, et la dévisagea. "Ta finis, blondie ?! Le chef c'est moi ici, et je bouffe qui je veux, la dignité je m'en foustime ! Donc tu te la ferme, car tu me soule. Blondie. " avait t-il dit. Il avait bien insisté sur les derniers mots. Sur ce, il s’essaya, juste devant elle, et continua de la regarder sans bouger. Le vent venait et repartais, faisant virevolter quelque poils au passage sur le crâne du loup noir. Ah ! Qu'il s'en foutait du monde. Oh oui. Temps que les choses allaient dans son sens, tout allait bien, mais à partir du moment ou sa ne pas dans le siens, tout dérape. D'ailleurs vous allez me dire : et sa meute dans tout sa ? Ah. Sujet presque irritant pour Daemon quand un inconnu lui pose cette question. Bah, quoi sa meute ? Il avait pas de probléme avec, c'était juste un "bon dominant" sans plus. Sa meute ne se plain jamais de lui, car il fait tout son possible pour pas quelle vacille dans les ennuis. Mais bon, qui irait attaqué la meute de Daemon ? Tout le monde a peur de lui, alors s'attaquer à sa meute, se serait pire que se prendre un point dans la gueule. Daemon se mit à grincer des dents, puis il perdit patience, car Daemon n'est pas patient. Faut que tout arrive tout de suite. Il se leva d'un bond, et se recula de "elle". Il aimait pas être près d'une louve inscit, d'ailleurs, il aimait pas trop que les loups le collent. Cela l'énervait plus qu'autre chose. Quelque chose qui l'énerve vraiment ? Tient intéressant ! Daemon aime pas joué les héros, car lui de toute façon il se prend pour -et il est- le méchant de l'histoire. Quand tout tourne dans le bien, il aime pas. Mais bon après faut pas lui en vouloir. Seule sa meute le connais bien et savent comment il fonctionne. Il dressa alors de nouveau son regard vers blondie. " Tu t’appelle comment, l'hermine ?" a t-il grogné. Teuh. A quoi sa servait de lui demander son nom ? Daemon lui en avait déjà donné un, et il savait qu'il allait l'appeler que blondie.

Ses yeux changent. Ils passent de la fureur et la haine à de l'amusement. Ce n'est pas positif pour autant, j'en suis consciente, mais je me sens déjà un peu mieux. Tout n'est pas perdu. Il ne sera pas clément évidemment, je ne suis pas si naïve, mais c'est toujours mieux que rien. Mon expression reste impassible tandis que celle du noir est fausse. Je vois bien qu'il se fout de moi. Ce n'est pas difficile à comprendre. Il s'assoit et me sourit hypocritement. Je termine ma réplique, il se relève. Soulagé ? Oui, il doit l'être. Il n'a certainement pas dû m'écouter, ce qui arrange mes affaires. J'attends avec intérêt sa réponse, curieuse de voir ce qu'il va me dire.

- T'as fini, blondie ?! Le chef c'est moi ici, et je bouffe qui je veux, la dignité je m'en foustime ! Donc tu te la ferme, car tu me soûle. Blondie.

Je ris. Pas un rire joyeux, je me moque juste. Je me rends compte à quel point cet être est pitoyable. Je n'aurais jamais imaginé faire une pareille rencontre. Cela me conforte dans mon idée que, finalement, je suis très bien toute seule. Vivre avec un tel individu ? Jamais. Pourtant, j'en ai rencontré des pourris dans ma vie qui l'est autant. Des gens imbus d'eux même, des gens méprisants. J'ai pris l'habitude de les ignorer, de passer mon chemin, et ce n'est pas l'envie qui me manque actuellement. Cependant, partir serait se soumettre, donner à ce loup noir ce qu'il veut. Impossible. Il est clair désormais que je resterais planté là jusqu'à ce qu'il parte. J'y passe peut être même mes dernières heures.

« Blondie ? Sérieusement ? Tu vois des poils blonds par là ? S'il te plait, ne me dis pas que c'est le seul surnom que tu as su me trouver. Et, que dis-tu ? Tu es le dominant ? Ah ah, laisse moi rire ! Quelle honte pour ta meute ! Tu veux que je me taises ? Très bien, à condition que tu t'en ailles. »

Je m'assois, lui montrant clairement que j'ai tout mon temps et que je ne partirais pas. J'étais là avant lui n'est-ce pas ? D'autant que je commence à m'amuser. En effet, ce loup m'intrigue, je me demande comment il a pu passer dominant. Il est vrai que je ne connais pas le fonctionnement d'une meute, mais pour moi un dominant doit être un loup respectable, sage dans ses paroles et décisions. Comment le noir a -t-il pu avoir ce grade ? Par force ? Je le détaille et me dis que oui, c'est possible. Il a bien l'air de quelqu'un qui tue les autres avec plaisir. Un sadique. Je déteste ce genre de personne. Non pas qu'ils me font peur, mais ils sont pathétiques. A se croire plus fort, plus beau, à tuer sans se poser de question, à ne penser qu'à la gloire ... Toutes ces choses qui, au final, amènent leur perte. Je pense à mon frère, mais j’essaie de repousser ces souvenirs qui commencent à m’assaillir. Je n'ai pas envie de replonger.

- Tu t’appelles comment, l'hermine ?

Sa phrase me ramène brusquement à la réalité, et je n'en suis pas peu heureuse. J'hésite à lui donner mon nom. Je ne suis qu'une solitaire, il ne pourrait rien y faire avec, mais ce serait une occasion pour lui de trouver quelque chose pour me blesser, en se moquant ou autre. Je ne dis pas que je n'aime pas mon nom, bien au contraire, il reflète bien ma personnalité mais, je ne sais pas, je me méfie. Je suis peut être trop paranoïaque, je vois le mal partout, je m'attends toujours au pire. C'est peut être extrême comme réaction, il ne s'agit que d'un nom.

«  Somewhere. Mais s'il te plait, ne le répète pas, entendre le son de ta voix prononcer mon si beau nom ferait trop souffrir mes pauvres oreilles. »

Voilà, c'est dit. Je ne lui retourne pas la question car je me fiche de savoir comment il s'appelle. Je ne le retiendrais pas, cela ne me servira donc à rien. D'autant que je n'en ai pas besoin, il n'y a pas trente-six dominants dans le coin.